lundi 26 janvier 2009

Au pays du Bonheur National Brut


Le Bhoutan est un petit pays bouddhiste enclavé entre la Chine et l'Inde. Pratiquant un isolationnisme strict, il est resté fermé aux étrangers jusqu'aux années 70. La télévision n'a été autorisé qu'en 1998 pour la diffusion de la Coupe du Monde de Football... Même aujourd'hui, il est très difficile de pénétrer au Bhoutan car les touristes sont triés. La sélection se fait par l'argent, les étrangers devant débourser 200$ pour un visa d'une journée. Et le nombre d'élus est faible: 1000 par an !
Le 6 novembre 2008, un jeune roi de 28 ans a été couronné. Fils de Jigme Singye Wangchuck qui a abdiqué en 2006, Jigme Khesar Namgyel Wangchuck a fait des études de sciences politiques à Oxford. Surnommé le "Prince Charmant" son couronnement marque la fin d'un processus de libéralisation et de modernisation lancé en 2001 par son père dans cette jeune monarchie constitutionnelle. Le tout nouveau roi a réaffirmé sa volonté de régner dans la lignée de son père, loin des considérations économiques du reste de la planète: "En tant qu'être humains, il nous faut plus que des biens matériels".

Que du bonheur ?

Dans les cîmes himalayennes, le Bhoutan est loin du monde, et s'en fiche. Dans les années 70, le roi Jigme Singye Wangchuck a inventé le concept de "bonheur national brut" sur le modèle PNB. A la différence que c'est une philosophie qui prône un développement économique et moral, la sauvegarde des richesses naturelles et le respect des valeurs humaines.
Eden himalayen ou dictature du bonheur ? Le "Bonheur national brut" (BNB) a été hissé au rang de statistique officielle et la commission bhoutanaise ad hoc estime que 68% des 670.000 sujets du royaume sont "heureux". La faune et la flore sont particulièrement bien préservées, en témoigne le soutien de la WWF au pays. 26 % de son territoire a été transformé en parcs naturels, plus de 70 % reste couvert de forêts.

La réalité n'est pas si simple. Le bonheur est peut-être dans les prés himalayens mais il ne faut pas oublier que le BNB s'appuye également sur la défense de l'identité nationale. L'ex-roi avait en effet lancé un processus de "bhoutanisation" de la société qui impose le port du costume traditionniel, le respect de la religion bouddhiste et la nécessité de justifier de sa présence dans le pays avant 1958.
Censée protéger les traditions, cette mesure visait plus à chasser les descendants des populations hindouistes d'origine népalaise nationalisées en 1958. Ces derniers, les
Lhotshampas ont été déchu de leur citoyenneté et ont dû fui le pays en 1992 suite aux troubles provoqués par ces mesures discriminantes. Plus de 120 000 réfugiés vivent donc désormais dans des camps au sud du Népal sans qu'aucune solution n'ait été trouvée. Le bonheur coûte cher...

Sans oublier que le Bhoutan fait partie des pays les moins développés de la planète. Même si l'école est gratuite 40 % de la population est analphabète.


Liens:
Les amis du Bhoutan
Rubrique Bhoutan du site France-Népal

Corée du Nord : Kim Jong-il le retour




Il est de nouveau des notres ! Depuis Août 2008 Kim Jong-il n'était pas apparu en public, manquant même les cérémonies du 60
e anniversaire de la République Populaire Démocratique de Corée en septembre. L'agence Chine Nouvelle a publié des photos de sa rencontre avec un officiel chinois le 23 janvier. Moins enrobé et les cheveux plus clairsemés, le Président semble néanmoins assez rétabli pour recevoir un hôte étranger. Cette réapparition coupe court aux doutes qui planaient au sujet de sa capacité à gérer le pays.

Malgré les photos publiées dans les médias nord-coréens pendant sa disparition, de nombreuses rumeurs le disaient trop faible pour diriger. D'après des responsables sud-coréens et américains, il aurait été victime d'un accident cérébral en Août. Le point.fr avait révélé que François-Xavier Roux, chef du service de neurochirurgie de l'hôpital Saint Anne à Paris s'était rendu à son chevet. La question de la succession était déjà sur toutes les lèvres et les pronostics allaient bon train. L'agence sud-coréenne Yonhap
a même affirmé qu'il avait désigné pour successeur son 3e fils Kim Jong-un. L'information est à prendre avec des pincettes selon RFI, les analystes tablant plus sur le fils aîné Kim Jong-nam. Ce dernier a d'ailleurs déclaré que "Personne ne peut affirmer quoi que ce soi. Mon père sera seul à décider".
Sa réapparition, 2 jours après l'investiture d'Obama est à prendre pour la Corée du Sud comme un message aux Américains. Oui il y a toujours un interlocuteur capable de prendre des décisions en Corée du Nord. Message d'autant plus important que Barack Obama s'était déclaré pour un dialogue direct avec la RPDC pendant sa campagne.



Vidéo de la télévision Nord-coréenne visant à réaffirmer la bonne santé de Kim Jong-il.

Repères:

Superficie : 120 540 km2
Capitale : Pyongyang
Population : 23 millions d'habitants
Espérance de vie : 67 ans
Langue parlée : coréen
Religions (pratiquées sous surveillance) : bouddhisme, chundo kyo (religion propre à la Corée du Nord), christianisme
PNB par hab. : 560 $ (France : 36 550 $)
Monnaie : won (100 won = 0,5 E)
Chef de l'Etat : Kim Jong-il, depuis le décès de son père en 1994

50 % de la population est sous-alimentée.




En complément:
Portrait de Kim Jong-il dans Le Point.
La question de la succession dans Le Monde